Il y a exactement 1 an, un projet de voyage humanitaire nous a été présenté par monsieur Dianéa. En écoutant sa présentation j’ai tout de suite su que je ne devais pas rater cette occasion. Je m’intéressais depuis longtemps aux différents enjeux géopolitiques et plus particulièrement aux conséquences de ces derniers sur les populations des pays en voie de développement alors quand j’ai appris que j’avais l’opportunité d’agir concrètement, je n’ai pas hésité à candidater.
Ensuite, j’ai eu la chance d’être sélectionnée. Tout au long de l’année les 5 autres élèves et moi-même avons mené des actions (vente d’artisanat, de sachets de blé, de crêpes, tombola,collecte de biberons…) pour collecter des fonds pour l’association avec laquelle nous sommes partis et nous nous sommes tous mobilisés pour trouver des sponsors afin de diminuer le coût du voyage.
Toutes ces actions nous ont très vite conduit jusqu’au samedi 8 avril, jour du départ. Les trois premiers jours ont été consacrés au trajet entre Antananarivo (la capitale) et Ranohira, le lieu de notre mission. Le mardi, nous nous sommes chargés de trier les vêtements récoltés et le matériel médical. Dès le mercredi nous avons entamé la mission au cœur des 4 villages de brousse. La mission était divisée en deux parties. Une partie dans laquelle nous aidions les médecins pour faire des tests anti palud, accueillir les patients en les invitant à se laver les mains, laver le nez des bébés et prendre la tension et la température. Une autre partie où nous étions chargés de réguler la centaine d’enfants qui affluaient autour du pôle de consultation, pour cela nous organisions différentes activités sportives (comme des matchs de rugby, football, des éperviers ou même des parties de un deux trois soleil…) et des activités plus calmes (comme des gommettes, du dessin, du savon à bulles…).
Au cours de cette mission j’ai pu me rendre compte de l’immense dualité présente dans ce pays. D’un côté il y a les villages de brousse dépourvus d’eau courante et d’électricité, des infrastructures délabrées voire absentes, des conditions d’hygiène déplorables et de l’autre, dans les villes de taille moyenne on peut voir de nombreux affichages concernant la fibre 4G (bien que les routes de la ville soient faites en terre et que certaines échoppes soient en tôle), dans les villages de brousse certaines personnes avaient des téléphones et des enceintes bluetooth et dans la capitale on trouve un quartier luxueux hautement sécurisé qui abrite les expatriés et les plus riches, tout ça au milieu d’une ville très pauvre. Je ne m’attendais pas à un tel contraste.
Sur le plan humain, j’ai été réellement bouleversée. Bien que les habitants vivent dans une grande précarité, ils font preuve d’une solidarité sans limite, ils sont très accueillants et chaleureux. J’ai pu réaliser que dans nos sociétés occidentales développées, nous nous sommes complètement enfermés dans une vie rythmée par le travail, l’argent et la consommation, sans plus nous préoccuper de l’essentiel, les relations humaines.
A travers ce voyage, je me suis redécouverte. Être confrontée à une toute autre réalité qui peut être parfois difficile, m’a transformée. Je ne me pensais pas capable d’aller si facilement vers les autres, ni de mettre à distance mes émotions dans certains moments compliqués.
Je ressors grandie de cette expérience, elle m’a permise de me sentir plus épanouie et apaisée par le sentiment d’avoir été véritablement utile. A la suite de ce voyage humanitaire, j’ai très envie de réitérer cette expérience et éventuellement de m’orienter professionnellement dans la politique en matière d’aide humanitaire.
Thelma élève Tle