Mars : Apprendre et transmettre

Comment articuler Apprendre et Transmettre ? Si beaucoup de facteurs conditionnent l’apprentissage, heureusement les avancées dans le domaine des neurosciences peuvent nous aider à comprendre et donc à mieux transmettre le plaisir d’apprendre aux enfants (et aux adultes).
De fait le cerveau du nourrisson comprend et apprend bien avant que l’enfant ne puisse parler ou répondre aux questions qu’on lui pose… tout cela s’opère naturellement quand le nourrisson et l’enfant ressentent des émotions agréables : intelligence et émotions sont interconnectées. L’enfant imite spontanément. Il est donc très important de lui montrer régulièrement de bons modèles et des interactions sociales (sourires, caresses…) bienveillantes. Il s’agit donc bien de « transmettre une tonalité affective propice à l’apprentissage », à l’inverse de certains parents qui « transmettent plutôt de l’angoisse » en plaçant la barre trop haut.
L’enfant a besoin d’entendre ce qu’il sait déjà faire pour pouvoir avancer et tous ses efforts doivent être encouragés, mis en valeur. Il est important de développer sa confiance en lui au quotidien, de le rassurer et de lui prodiguer de l’attention.
Apprendre s’apprend : enseignants, parents ou éducateurs sommes invités à proposer des apprentissages structurés et actifs et à associer le plaisir à l’effort. L’erreur (et non la faute) apparaît comme moteur, comme une opportunité positive dans l’apprentissage. Elle ne doit donner lieu à aucune sanction, elle doit être corrigée méthodiquement et précisément avec
l’enfant.
Il conviendra aussi d’enseigner progressivement que les découvertes peuvent s’accompagner de doutes et que les opinions sont toujours révisables et surtout restent ouvertes à la discussion.
Même si le fonctionnement du cerveau reste encore très mystérieux, on peut néanmoins retenir quelques règles pour mieux ajuster nos démarches de transmission. Le cerveau tend à économiser de l’énergie. Il procède par associations et comparaisons ; il a besoin de répétitions pour mémoriser. Le cerveau fait spontanément des prédictions et il gère son attention et sa concentration de façon fluctuante.
On peut apprendre toute sa vie et sous toutes les formes. Il faudra mettre en œuvre les diverses modalités d’apprentissage (visuel, auditif, kinesthésique…) pour optimiser les résultats. C’est lorsque l’enfant devient partie prenante de ses apprentissages qu’il accélère le processus d’acquisition de nouvelles connaissances. La compréhension et la mémorisation sont deux étapes distinctes de l’apprentissage et
complémentaires, qu’il convient de développer parallèlement. Les processus d’imitation, surtout répétitifs, stimulent la compréhension et favorisent la mémorisation. D’autre part, l’attention, l’humour, les constructions, les jeux… favorisent la mémorisation, voire la créativité (« Euréka ! »). Et la mémorisation favorisera ensuite le raisonnement.
Enfin, le sommeil demeure un partenaire essentiel des apprentissages. Dormir longuement et profondément permet de « consolider » et de « réactiver » ce que nous avons appris la veille.
A nous, parents et enseignants de prendre ces bonnes habitudes pour améliorer l’efficacité de notre travail, pour accroître les facultés cognitives des enfants et les accompagner dans la joie d’apprendre toute leur vie, sachant qu’apprendre conduit à l’épanouissement et au développement personnel.
Marie Métras

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